La cleantech est un mot propre au monde entrepreneurial. Ce terme est probablement moins connu que des expressions comme greentech, fintech, deeptech… Mais il est en train de se vulgariser, depuis les années 2000, dans de nombreux pays, notamment dans les plus industrialisés. Que signifie le mot cleantech ? Où en est la France en la matière ? La cleantech est-elle en mesure de sauver l’humanité ? Éléments de réponse dans cet article.
Un marché porteur et en pleine expansion
Les cleantech font appel à l’innovation industrielle pour améliorer ou créer de nouvelles techniques et technologies destinées à remplacer des méthodes et des procédés polluants. Les produits qui en résultent sont censés être plus respectueux de l’environnement, tout en présentant un fort potentiel de croissance. Les filières cleantech à Lyon, à titre d’exemple, sont portées par des écosystèmes d’innovation et représentent des secteurs stratégiques comme la chimie, le transport et la mobilité, la transition énergétique…
Le Baromètre des levées de fonds cleantech en France Invest pour le premier semestre 2021 fait état d’une nette augmentation des investissements, principalement dans les secteurs énergétiques, l’agriculture et l’agroalimentaire, le traitement des déchets, les transports…
Signe de cette croissance extrêmement rapide, les entreprises cleantech ont réussi à lever 1,2 milliard d’euros en 2019 en France, contre 263 millions d’euros seulement une dizaine d’années auparavant, selon le Baromètre des levées de fonds cleantech de France Invest. Sur le premier semestre 2020, les cleantech ont pu réaliser 52 opérations d’un montant de 303 millions d’euros, et ce, malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
Qu’est-ce que la cleantech ?
Le terme Cleantech est le résultat de la contraction de deux mots, à savoir « clean » et « technology ». Il veut dire technologie propre et sert à désigner les entreprises qui adoptent des approches de développement durable et de respect de l’environnement. Il désigne aussi les technologies utilisées pour atteindre ces objectifs.
Les investisseurs français s’ouvrent davantage à ces nouvelles technologies qui leur permettent d’améliorer leurs rendements et leur niveau de compétitivité. La cleantech constitue, par ailleurs, une solution adaptée aux défis auxquels font face les entreprises en matière d’empreinte écologique et de lutte contre le réchauffement de la planète. Les cleantech désignent, dans ce cas, l’ensemble des technologies utilisées dans des secteurs comme les énergies renouvelables, le recyclage, l’éco-construction et la haute technologie, notamment.
Bref, les cleantech sont les différentes technologies, techniques et produits industriels, présentant une plus-value environnementale (panneaux solaires, biocarburant…). Il convient de souligner que les termes éco-innovation, greentech, écotechnologie et écotechs sont considérés désormais comme des synonymes de cleantech.
La cleantech peut-elle sauver le monde ?
Face à la dégradation accrue de l’environnement, l’épuisement des ressources naturelles, il devient urgent d’agir en misant sur les cleantech. Sur fond de crise climatique et de transition énergétique, les entreprises sont nombreuses à recourir aux cleantech pour des considérations environnementales, éthiques, économiques, etc.
Pour accompagner la croissance des cleantech, la Banque européenne d’investissement avait annoncé des investissements d’un budget global s’élevant à 20 milliards d’euros par an jusqu’en 2020. La France, entre autres pays de l’UE, soutiennent dans leur stratégie bas-carbone les cleantech. Les entreprises engagées dans une transition vers des systèmes de production bas-carbone bénéficient d’un important accompagnement et il en est de même pour les énergies renouvelables.
Si les cleantechs constituent un apport important dans les efforts visant à améliorer le monde dans lequel nous vivons, il n’en reste pas moins qu’elles ne pourront pas résorber la crise climatique en l’absence d’une réelle remise en cause du système productiviste et consumériste actuel. Néanmoins, elles apportent un début de solution.
Il convient de souligner que les cleantech ne sont pas toujours écologiques, puisqu’elles peuvent faire appel, dans la conception et la fabrication, à des matériaux dont les méthodes d’extraction et d’exploitation fait polémique, comme c’est le cas pour les terres rares.